Ladies en cheville

 

 
Par Odile Perriot.
 
1917, déjà 3 ans que l'Europe est en guerre. Nous sommes en Angleterre, dans une usine de fabrication de bombes : Doyle et Walker Munitions. Les hommes sont au front, les femmes à la tâche.
Le 6 avril, pause déjeuner, l'une d'elle voit une boule de leur fabrication dans la cour. Et... surgit l'envie de taper dedans. La voir fait se lever ses collègues, et tout le monde se met en action. Elles ignoraient que plus rien ne serait comme avant !
« Violet Chapman fut la responsable. Elle termina son sandwich au hareng en sauce, froissa sa serviette graisseuse, se frotta les mains, passa sa langue sur ses lèvres pour ôter les restes de sel et pendant ce temps… et pendant ce temps… et pendant ce temps, des yeux... »
Elle réalise que la cour a exactement la taille d'un terrain de foot ! Nous découvrons les 11 joueuses. La prise de poste se fait selon ce qui anime chacune :  le manque de confiance, l'aspect protecteur, la foi.
« Depuis toujours, Rosalyn Taylor se protégeait des questions, elle était forte. Elle les esquivait. Mieux, elle les attrapait dans l'air puis les serrait au point de les broyer, et hop ! Voilà pourquoi, peut-être, elle se retrouva gardienne : ça faisait des années qu'elle ne gardait pas sa porte. »
Hostilité du patron : « Des joueuses ? Je veux voir ça ! » Il veut les mettre à l'épreuve et les humilier. Il organise le premier match.
Je ne vous en dirai pas plus. Les matchs se succèdent, sans se ressembler, la guerre se finit et les maris reviennent... Jusqu'à la dernière page le match continue ! En soit le scénario est « banal » :  époque plutôt misogyne, la guerre... Le jubilatoire, c'est l'écriture : l'humour, la dérision, la mise en forme, une vraie pièce de théâtre.
La balle est dans votre camp !
À vous de jouer ! C
 

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