Nostalgie de la vie paysanne d'autrefois

 

Par Anne-Yvonne Landais.

Nostalgie, c’est le mot qui me vient à l’esprit lorsqu’il s’agit d’évoquer le monde paysan, ce monde en grande partie aujourd’hui disparu, porteur de tant de valeurs qui façonnaient la société.

Accoler les mots paysannerie et nostalgie nous fait naturellement penser  à « l’école de Brive » constituée au début des années 80 par un groupe d’écrivains dont l’un des pères fondateurs et sans aucun doute le plus emblématique est Claude Michelet né et mort à Brive (1938-2022).
Cette joyeuse bande d’écrivains (Claude Michelet, Christian Signol, Yves Viollier, Gilbert Bordes, Michel Peyramaure…) se distingue par des romans dits « de terroir » qui rendent hommage aux paysans et à la vie provinciale, à contre courant des diktats des « intellectuels » parisiens. Ces récits font remonter beaucoup de souvenirs d’enfance aux lecteurs et connaissent un immense succès qui continue encore de nos jours. 
À cet égard, les romans écrits par Claude Michelet sont certainement les plus connus. La   Saga   des   Vialhe   (Des  grives  aux loups, Les palombes ne passeront plus, L’appel des engoulevents et La terre des Viahle) retrace à travers une famille de paysans, l’histoire et l’évolution de la paysannerie française depuis le début du vingtième siècle jusqu’aux années quatre-vingt dans un petit village de Corrèze, Saint Libéral. On suit avec intérêt et souvent avec émotion les personnes de Mathilde, Pierre-Édouard et tant d’autres auxquelles on s’attache et qui finissent par faire un peu  partie de notre famille…

Hommage aux paysans bretons

Mais quittons Brive pour revenir chez nous en Bretagne avec Pierre-Jakez Hélias et son Cheval d’Orgueil. Pierre-Jakez Hélias est né en 1914 dans le Pays Bigouden. Après des études à la Faculté des Lettres de Rennes, il devient professeur et écrivain très attaché à son Finistère  natal. Son livre,  paru  en  1975, est un hommage aux paysans bretons et tout particulièrement à son grand-père maternel, Alain Le Goff, le « Cheval d’Orgueil ». Le récit, bien que très dense avec plus de cinq cents pages est très poétique. On suit le quotidien, souvent rude, dans une ferme bretonne en ce début de vingtième siècle où tous, hommes, femmes, enfants, participent aux travaux. Il met également en avant l’entraide, la solidarité, la cohésion sociale entre ces personnes qui n’ont souvent comme richesse que celle d’appartenir à une communauté unie et homogène. Ainsi lors d’un repas de fin de battage « Les Rouges et les Blancs ont la même couleur de poussière et communient dans la fête du pain quotidien » 
De très beaux romans à lire ou à relire. C


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