Par Anne-Yvonne Landais.
Il y a quelques jours en regardant le départ de ces géants des mers au large de Brest pour «l’Arkéa Ultim Challenge», on percevait l’intensité de l’émotion du départ à la fois pour ces six grands navigateurs mais aussi et peut être surtout pour les proches qui restaient à quai.
Moment magique que celui du départ. Avant, on se prépare avec mille questions en tête : vais-je partir, dans quel but, pour quelle destination, avec qui (seul, en famille ou entre amis), de quelle façon, pour combien de temps ? Puis vient le moment merveilleux fait d’appréhension, d’espoir et d’exaltation : on part !
L’incitation au voyage
Parmi les livres d’incitation au voyage, certains m’ont particulièrement marquée.
Un chemin de promesses d’Edouard et Mathilde Cortès relate le périple à pied de ce jeune couple depuis Paris jusqu’à Jérusalem : « Sur le parvis de Notre-Dame, main dans la main, Mathilde et moi lançons nos premiers pas de couple marié. Nous avons laissé nos métiers. Biens, confort, famille, amis, nous lâchons tout. Nous prenons le risque de ne jamais revenir. La vie est devant nous.» Cet instant du départ est d’autant plus prenant qu’ils ont fait le choix de partir sans argent, se laissant guider par la providence au hasard des rencontres. C’est un beau récit que je ne peux que vous inviter à découvrir.
Le second livre est Quatre enfants et un rêve de Christian et Marie-France des Pallières. Cette famille de quatre enfants, entre neuf et quatre ans, décide de vivre une belle aventure humaine et familiale grâce à un grand voyage de plusieurs mois en camping-car à travers l’Europe et l’Asie jusqu’en Inde. Plus qu’un simple récit de voyage, c’est un hymne à l’harmonie familiale, à l’ouverture au monde. Compte tenu du contexte, l’arrachement à une vie rangée est particulièrement émouvant : «C’est le départ. Nous avons démarré dans la nuit, en silence, comme si le moment était trop fort pour nous. Les enfants ont encore fait des signes de la main mais maintenant c’est trop loin. Alors, nous sommes restés tous les six, sans un mot, hébétés, incrédules, grimaçant stupidement pour arrêter l’émotion qui montait en bouffées… puis un fou rire sans fin, libérant comme une digue qui craque l’océan de toutes les pensées où se mêlent la fatigue, la joie folle et beaucoup de tendresse pour ceux que nous venons de quitter.»
Quatre enfants et un rêve, par le fort témoignage qu’il apporte, fait partie de ces livres qui peuvent transformer ou tout le moins infléchir une vie. Ce fut notre cas. C
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