Sherlock Holmes, première !

Par André Daviaud


Ce roman me permet de faire le lien entre les deux derniers thèmes de notre publication. En effet, cette Étude en Rouge retrace aussi la naissance de l’amitié entre Sherlock Holmes et le bon docteur Watson.

Le texte raconte comment les deux personnages sont devenus colocataires et comment Watson a décidé de consigner, dans son journal ou ses mémoires, l’extraordinaire talent d’enquêteur de Sherlock Holmes.
Dès ce premier ouvrage, tout y est, tout ce qui fera l’originalité des œuvres d’Arthur Conan Doyle. Une étude en rouge, n’est-ce pas ? Pourquoi n’utiliserions-nous pas l’argot d’atelier ? Le fil rouge du meurtre se mêle à l’écheveau incolore de la vie. Notre affaire est de le débrouiller, de l’isoler et de l’exposer dans toutes ses parties. Voilà comment Sherlock Holmes, et donc Conan Doyle, justifie le titre du roman. L’allusion à l’argot d’atelier est un peu énigmatique pour des lecteurs du XXIème siècle mais on comprend que le rouge est la couleur du sang qui vient colorer tragiquement l’écheveau incolore de la vie. C’est une tache répandue sur le tableau ordinaire des jours. Et la tâche (sans jeu de mot) de l’enquêteur est de partir de cette tache pour retracer le fil des faits qui mènent au crime.

Raisonnement à rebours
À la fin du roman, Holmes explique sa méthode à Watson : il lui rappelle comment il est remonté des faits à l’assassin en employant le raisonnement à rebours après un examen minutieux de la scène de crime.
Ce texte est de novembre 1887 et il n’a pas pris une ride. Il sert de matrice non seulement à toutes les enquêtes de Sherlock Holmes en posant les bases de la méthode scientifique du détective et en installant certains des protagonistes des œuvres suivantes (les  locataires de l’appartement, Lestrade, Gregson,    Wiggins  et  les  enfants… ),  mais aussi de quasiment tous les romans policiers qui existent depuis. Aujourd’hui, ce genre, balbutiant en cette fin du XIXème siècle, est le genre roi et tous les auteurs doivent quelque chose à Sherlock Holmes et, plus tard, à Agatha Christie.
Je lis parfois des romans policiers mais j’ai bien du mal à les finir tant la plupart ne sont pas à la hauteur de une Étude en Rouge, d’autant plus que Conan Doyle a inséré au milieu de son récit l’histoire tragique de l’assassin venu des USA se venger de deux Mormons. Je n’en dirai pas plus mais c’est passionnant.

Le jeu J’ajouterai seulement que je joue parfois à un jeu de plateau coopératif intitulé Sherlock Holmes, détective conseil, où vous prenez la place de l’enquêteur pour résoudre une énigme en collaboration avec les autres joueurs. Pourrez-vous battre Sherlock ? Ou serez-vous piteusement relégué sur une fausse piste ? Entendrez-vous le fameux détective vous dire : Félicitations ou bien, ironiquement, si vous vous êtes trompés : Élémentaire, mon cher Watson ? C

 

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