Par André Daviaud
Aujourd'hui, je vous invite à fredonner avec moi.*
Je n'aurai pas le temps,
chante Michel Fugain :
Même en courant
Plus vite que le vent
Plus vite que le temps
Même en volant
Je n'aurai pas le temps
Pas le temps…
Mais vous aurez bien le temps de lire encore ce texte de Jean-Loup Dabadie
chanté par Serge Reggiani :
Je l'aime tant, le temps qui reste...
Je veux rire, courir, pleurer, parler,
Et voir, et croire
Et boire, danser,
Crier, manger, nager, bondir, désobéir
J'ai pas fini, j'ai pas fini
Voler, chanter, partir, repartir
Souffrir, aimer
Je l'aime tant le temps qui reste…
Le temps qui va
Le temps qui sommeille
Le temps sans joie
Le temps des merveilles
Le temps d'un jour
Temps d'une seconde
Le temps qui court
Et celui qui gronde
Le temps, le temps
Le temps et rien d'autre
Le tien, le mien
Celui qu'on veut nôtre...
ajoute Charles Aznavour
Le Québecois Claude Léveillée, celui qui porte haut son nom, fredonne à sa « bonne amie », sa « chum » :
Et tous ces voyages d’hommes
M’ont mené au bout du temps
Et tous ces voyages d’hommes
M’ont mené jusqu’à toi, hors du temps
Mon amour
Le temps d’une chanson
Le temps de dire je t’aime
Le temps d’une chanson
Et je t’emmène
Le temps d’une chanson
Le temps de dire je t’aime
Le temps d’une chanson
Et je t’emmène… avec moi
Et Georges Brassens, toujours ironique, nous assure que :
Le temps ne fait rien à l'affaire,
Quand on est con, on est con.
Qu'on ait vingt ans, qu'on soit grand-père, Quand on est con, on est con.
Entre vous, plus de controverses,
Cons caducs ou cons débutants,
Petits cons d' la dernière averse,
Vieux cons des neiges d'antan.
Petits cons d' la dernière averse,
Vieux cons des neiges d'antan.
Peintre et poète, Guy Béart entonne :
Je voudrais changer les couleurs du temps
Changer les couleurs du monde
Le soleil levant, la rose des vents
Le sens où tournera ma ronde
Et l'eau d'une larme, et tout l'océan
Qui gronde...
Léo Ferré conclut par la mélancolie :
Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid
Avec le temps
Avec le temps, va, tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues, alors vraiment
Avec le temps on n'aime plus.
Mais, vous, prenez toujours le temps d'aimer et de chanter !
Et au théâtre aussi
Aime comme Marquise de Philippe Froget retrace l'histoire de Thérèse Du Parc, comédienne de la troupe de Molière passée à la troupe rivale de l'Hôtel de Bourgogne. Marquise n'eut pas le temps de vieillir car, après avoir triomphé dans des tragédies de Racine, elle mourut à 35 ans, d'une hémorragie, peut-être due à un avortement ou une fausse couche car les temps étaient durs pour les femmes en ce temps-là. C'est une pièce très inventive, avec une mise en scène qui dédouble les récits en multipliant les personnages. Nous avons passé un très bon moment devant ce spectacle au festival d'Avignon. Il existe aussi un film de 1997 intitulé Marquise, avec Sophie Marceau dans le rôle principal. De facture assez classique, il m'a semblé bien moins original que la pièce de théâtre. C
* « Je n'aurai pas le temps » (1967) / Paroles : Pierre Delanoë / Musique et interprétation : Michel Fugain - « Je l'aime tant le temps qui reste » (2002) / Paroles : Jean Loup Dabadie / Musique : Alain Goraguer / Interprétation : Serge Reggiani - « Le temps » (1964) / Paroles et interprétation : Charles Aznavour / Musique : Jeff Davis - « Le temps d'une chanson » (1993) / Paroles, musique et interprétation : Claude Léveillée - « Le temps ne fait rien à l'affaire » (1961) / Paroles, musique et interprétation : Georges Brassens - « Les couleurs du temps » (1973) / Paroles, musique et interprétation : Guy Béart - « Marquise » (1962) / Paroles : Pierre Corneille et Tristan Bernard / Musique et interprétation : Georges Brassens - « Avec le temps » (1971) / Paroles, musique et interprétation : Léo Ferré.
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