Fifi Brindacier, délicieusement subversive

 Par France Rioual

Y’avait pas de livres à la maison mais y’avait la télé. L’apparition à l’écran de Inger Nillson dans le rôle de Fifi Brindacier allait être une révélation. Un autre monde existait bel et bien. 

Héroïne imaginée par l’auteure suédoise Astrid Lindgren (1907-2002), Fifi Brindacier est cette petite fille aux nattes rousses dressées de part et d’autre de la tête. Elle porte une robe confectionnée par ses soins, des bas chacun d’une couleur différente et des souliers bien trop grands pour elle. Fifi a bien sûr eu des parents. Son papa, capitaine au long cours devenu Roi des mers du sud, a malencontreusement été emporté par une vague et sa maman l’observe depuis le ciel. Convaincue que le premier réapparaîtra un jour, elle rassure la seconde sur sa capacité à se débrouiller toute seule. Fifi s’installe à la villa Drôlederepos en compagnie de son singe et de son cheval. Libre, elle organise ses journées comme elle l’entend. Elle se couche, mange et se lève selon ses désirs. Pétillante et inventive, elle entraîne ses petits voisins, Tommy et Annika, dans une succession d’aventures qui amènent à reconsidérer le rapport entre enfants et adultes, entre fille et garçon et entre classes sociales. Riche de ses voyages aux quatre coins du monde, elle bouscule bon nombre de préjugés quand elle ne malmène pas l’ordre établi en jouant à chat avec les policiers ou en interpellant la maîtresse sur sa façon d’enseigner. 77 ans après sa première publication, Fifi dérange encore. Et ce n’est pas plus mal  C

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